Carnets de route : Madagasikara # 3
Nous y voilà: Nosy Bohara ou île Sainte Marie, petit paradis terrestre, ancien repaire de pirates, miraculeusement épargné du tourisme de masse: un vrai miracle!
L'île Sainte Marie a tout pour plaire, au large de la côte nord-est de Madagascar, baignée par l'océan indien et visitée chaque année par les baleines qui y viennent pour y mettre bas tranquillement..
C'est d'après les voyageurs qu'on y a rencontrés un mélange des Seychelles et des plus belles plages de la Polynésie française.... Je n’ai jamais vu ni l'un ni l'autre mais quand je regarde le lagon bleu et les cocotiers de mon petit bungalow, je suis prête à les croire...
Sainte Marie se mérite cependant: à part si vous êtes un Vazaha riche qui peut se payer l'avion (il y a une toute petite piste d'atterrissage) et que Air Madagascar n'a pas annulé ses vols en dernière minute (le lot quotidien), vous accédez à Sainte Marie après 12h de taxi brousse de la capitale (exclus les pannes, les changements de taxi brousse et les attentes pour que le bus se remplissent au max: ce qui prend le même temps)... et 2h30 de bateau (enfin ce qu'on appelle ici un bateau).
Cette dernière solution c'est ce que les guides de voyage vous déconseillent fortement mais on a persévéré !!!
Pour arriver en bateau à sainte marie, il faut partir d'un minuscule embarcadère dans un village perdu de la côte est (là où on a arrêté de construire la route tout simplement)... et franchir en bateau ce qu'on appelle "la passe". La "passe" c'est l'endroit où les eaux du fleuve rejoignent la mer et où les vagues et le courant sont les plus forts. Les gens vous rassurent en vous expliquant qu'il y a déjà eu des naufrages et que si le bateau rate la vague et qu'il se renverse, les courants vous emmènent au large… et au large il y a les requins tigres et les requins marteaux qui vous attendent (apparemment ce ne sont pas les requins les plus sympas et les accidents sont fréquents)... Je dois avouer que j'en ai quand même pas dormi de la nuit...
Pour parfaire le tout, ils embarquent 30 personnes dans un bateau prévu pour 16.. plus "le fret" (définition large qui regroupe tout ce peut monter sur le bateau: riz, vélo, poules, ferrailles, matelas..).. on a dû attendre plusieurs heures que la mer démontée se calme et nous y voilà... Quand vous franchissez la passe votre bateau passe plusieurs fois d'un angle de 10° à 170°.. vous avez intérêt à vous accrocher: c'est mieux que le "space mountain"!
Avant Sainte Marie, nous nous sommes arrêté à Tamatave, premier port de Madagascar, ancienne ville coloniale qui eu sans doute son temps mais qui aujourd'hui s'écroule de partout... On est resté chez une amie française qui vit pour 200 euros par mois, dans un véritable palace: grand appartement deux chambres, baies vitrées et terrasse de 60 m² donnant directement sur l'Océan indien, jardin, etc. etc.. Ca fait rêver quand on pense aux loyers bruxellois...
Après les manguiers de l'ouest, où vous n'avez qu'à tendre la main pour attraper une mangue juteuse, la route qui vous mène de la capitale vers tamatave et sainte marie est la route des litchis.. des grappes entières de litchis bien sucrés bordent la route...C'est le moment de la récolte.. On a fait le plein!
Pour faire cette route, on a emprunté comme toujours le transport local: le fameux taxi brousse.... on est tombé sur un conducteur cinglé... 80-90 km/h sur ce qui ressemble vaguement à une route et qui serpente dans les montagnes, pneus lisses (lisse ici c'est quand vous ne pouvez même plus deviner qu'il y avait des rainures) en écrasant toutes les poules et les canards qui traversent la route (on entend les bruits des os sous les pneus..)..
On se demandait sans arrêt combien de morts il allait faire (il y a plein d'enfants sur le bord de la route) et si on serait parmi les victimes..
heureusement, la chance était avec nous parce que cet assassin, à force de rouler à fond, a cassé son moteur.. Nous voilà en panne au milieu de nulle part mais vivants !
Heureusement on a rencontré Ferdinand.. Ferdinand, c'est un chauffeur de camion citerne qui nous a pris en stop avec son fils... Au début on n'est pas vraiment plus rassuré quand on voit les bouteilles de rhum à moitié vides dans les portières et que Ferdinand vous explique qu'il voit plus "droit" depuis qu'il a perdu un œil lors de l'explosion d'une dynamite.. mais finalement.. comparé au taxi brousse c'est sécurité maximale...
Le voyage s'est super bien passé... on voulait dormir après toutes ces émotions mais Ferdinand nous réveillait sans cesse pour parler français avec nous parce que j'avais eu le malheur de lui dire qu'il parlait bien français (Ca faisait des années qu'il était traumatisé après que, tout gamin, son instituteur lui ai dit qu'il parlait français comme une vache espagnole!)
Bref, le reste et détails de nos aventures au retour... pour le moment on vit au rythme de Sainte Marie: mora-mora (doucement en malgache).... balade en VTT, aujourd'hui on a loué une petite moto pour aller au nord où se trouvent les piscines naturelles et les cocoteraies, demain ce sera l'île aux nattes et peut-être snorkeling parmi les tortues...On ne sait pas encore comment on rejoindra Tana pour reprendre notre avion pour l'Europe.... peut-être rester ici? :-) Bises à tous
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