Carnets de route : Myanmar #1
L'Asie du Sud Est, plusieurs pays visites, des multitudes d'experiences a se rememorer... et pourtant chaque fois des gens, des odeurs, des bruits, des facons de vivre, d'aborder la vie, d'aborder l'autre bien differentes.
Le voyage a commence par Bangkok et quelques jours chez nos amis expats Marc et Yvonne. Que dire de Bangkok si ce n'est que du bien, lorsque c'est vu au travers des lunettes d'un expat? Accueil de roi, appart de roi, massages de roi, mets delicats, superbes filles a chaque detour de rue, restos grandioses a faire palir les plus hypes de nos grandes capitales europeennes, shopping de luxe ou les fanas des grandes marques peuvent depenser une annee ou plus de salaire.... la vie parait si simple ici quand on a de l'argent.
Tout cela cotoie bien entendu le sordide des bordels que frequentent encore malheureusement bien des touristes... mais ce n'est pas le Bangkok que nous avons vu cette fois...
J'attends avec delectation notre passage de retour chez Marc... les conversations sont toujours aussi enrichissantes, on ne se lasse jamais de refaire le monde avec lui autour d'une bonne biere, en ecoutant de la bonne musique.
Apres 3 jours passes dans ce petit paradis de luxure et farniente, nous voila parti en avion pour le Myanmar, plus connu sous le nom de Birmanie.
La Birmanie, je l'attendais depuis des annees, traquant l'occasion qui me serait offerte de tracer ma route jusqu'ici...et bien voila! Here we come!
Cette attente, bien que remplie de curiosite et d'excitation - on connait si peu la Birmanie - etait aussi empreinte de beaucoup d'apprehension... Qu'allais-je trouver dans ce pays si pauvre, si ferme et opprime, loin du champ de vision des cameras internationales et hors d'atteinte des medias trop curieux?
Je parlerai peu de politique ici, cela serait s'aventurer dans des eaux bien troubles... Les rares Birmans qui vous parlent, ne font que chuchoter en regardant inquiets autour d'eux pour s'assurer qu'aucune oreille espionne ne les ecoute... Des lors, un simple regard complice et ils savent que vous savez et que vous comprenez...
Pas question de telephone mobile ici, tres tres peu d'internet -et seulement a certaines heures de la journee- messageries bloquees, tous les moyens de communication sont limites et surveilles.. Y compris les routes, truffees de barages, pas question de mettre son nez n’importe ou ! De meme, pas de cartes de banques... embargo total.. vous prenez votre petit paquet de dollars en quittant Bangkok et vous esperez tres fort qu'aucune tuile ne vous tombe dessus en cours de route...
Nous sommes arrives a Yangon, la capitale mercredi 1er novembre tot le matin. Une fois les controles de douane austeres passes, nous voila dans la premiere guesthouse trouvee avec un seul objectif en tete: etablir notre itineraire. Vers ou aller, que visiter et par quels moyens y arriver?
Premiere regle: parler aux rares touristes que vous rencontrez pour collecter leurs impressions et conseils avises. En l'occurence, cette fois, ce fut un neo-baba-cool anglophone qui venait de 5 mois passes en Chine et etait base a Yangon depuis plus d'une semaine. Si interessant que ca Yangon pour y demeurer tant de temps? Eh bien non! Certes, Yangon vaut le coup d'oeil mais les deux raisons principales de son immobilisme etaient: (1) des innondations terribles qui ont touches tout le nord du pays, detruit sans doute des centaines de maisons, tue des dizaines de personnes et coupe les routes. (2) raison bien plus rejouissante: le festival des ballons, fete religieuse boudhiste qui dure une semaine entiere et devient la preoccupation principale du pays entier... y compris les chauffeurs de bus...
Verdict: ne pas esperer pouvoir quitter Yangon dans les 4 prochaines jours!
C'est donc ici que s'applique la deuxieme regle de base : ne pas desesperer : meme quand tout semble foutu ; rien n’est jamais perdu !
Carlos a passe son apres-midi a negocier avec des gens de la rue une camionnette et un chauffeur, rameuter les gens qui voulaient aussi partir pour tenter de la remplir, checker les trains, etudier tous les itineraires possibles du Lonely Planet... pour finalement trouver in extremis deux billets d’avion pour Heho. On n’a jamais aussi envie de quitter un endroit que quand on vous dit qu’on ne peut pas ! Reste plus qu’a etre certain qu’on vole avec la bonne comapgnie (la nationale a accumule 8 crashes ces 6 dernieres annees) et a moi a prendre mes calmants pour oser monter dans la carlingue...
L’aeroport ressemble a une salle de classe avec des balances de pharmacien pour peser les valises... que de toute facon personne ne pese ! A voir le detecteur de metal, je ne pense pas non plus que les mesures de securite anti terroristes sont arrivees jusqu’ici...
De Heho, on a pris un « shared taxi » pour Yaunghwe, petite bourgade paisible et fraiche car situee a 900 m d’altitude. On y a trouve notre petit chez nous. On y vient tous les soirs manger a la table d’hotes ou se rassemblent les backpackers des 4 coins du monde, et ou la maitresse de maison vous traite comme ses enfants. Pour l’equivalent d’$1, elle vous mitonne des plats exquis qu’elle cuisine pour sa propre famille. Ici, loge egalement un groupe de Japonais, entierement invites par la patronne, qui sont de passage pour construire les ecoles que le gouvernement omet de financer. Beaucoup des universites ont egalement ete fermees il y a qq annees... il ne fait pas bon d’etre un intellectuel dans ce pays...
Notre voyage n’a pas encore ete de tout repos ; chaque jour apporte sa nouvelle experience. Hier ce fut le reveil a l’aube pour naviguer sur le lac Inle, aujourd’hui reveil avec les poules pour partir a Taunggyi et sa fete des ballons, demain ce sera une randonnee en velo vers les villages plus recules. Ne pensez pas que je me suis mise au sport, mais la conduite de vehicules motorises est interdite aux etrangers... on ne sait jamais ou ils pourraient se perdre....
Le lac Inle est un lac de 50 sur 7 km, habite par un peuple singulier... Repousse du Sud, car vaincu lors d’une guerre, et sans plus de place dans les montagne du Nord, ils ne trouverent exil que sur ce lac ou ils construisirent de veritables villages sur pilotis qu’on traverse en pirogue. Quasi entierement autarcique, ils agrementerent meme leurs maisons de jardins flottants ou se cultivent multitudes de fruits et legumes, dont les tomates, qui, a certaines periodes de l’annee, nourrissent le pays entier.
Ils se deplacent bien evidemment en pirogues qu’ils manoeuvrent de coups de rame habiles avec... leur pied ! D’une jambe, ils enroulent la rame, ce qui leur laisse les mains libres pour pecher... astucieux !
C’est aussi sur ce lac que se trouve le monastere ou les moines boudhistes on appris aux chats a sauter dans des cerceaux... ce qui donne un spectacle assez amusant.
On a recontre egalement les fameuses femmes girafes avec leur 6 kg de collier de bronze etincellant autour du cou... Elles arborent fierement leur costume traditionnel fait de bronze pesant autour du cou, des bras et des jambes, bronze qu’elle ne pourra plus jamais enlever mais qu’elles portent par choix puisqu’on leur a demande leur avis a l’age de ....7 ans !
Aujourd’hui, lever tot et depart en pick-up pour la ville la plus proche, a environ une heure de route, une vingtaine de personnes dans l’arriere du pick-up, qqunes a l’avant, une autre grosse poignee sur le toit, et le restant debout sur le pare-choc arriere...en avant pour Taunggy !! Ensuite bus local ou il n’y a meme plus besoin de se tenir ; on est tellement serres qu’il faudrait presque decouper la tole pour nous desincarserer.... Arrivee au monastere ou se celebre la tres veneree fete des ballons !
Cela ressemble a la foire du midi puissance mille avec les grands roues et carrousels bricoles et manuels. Des dizaines et des dizaines de cahutes sont la pour accueillir les joueurs et parieurs venus en famille endimanchee.
Vers midi se rassemblent sur un terrain vague un bon millier de personnes qui dansent et chantent pour donner aux ballons leur chance de s’envoler.
Les ballons se sont en fait des sortes de montgolfieres sans nacelle, cousues main representant des oiseaux, coqs, etc. Ils chauffent l’air interieur a l’aide torches et puis laissent le ballon partir dans le ciel avec attache a lui un espece de brasier.... Nombre d’entre eux prennent feu en l’air et retombent sur la foule... heureusement les valeureux pompiers sont la avec leurs maigres seaux d’eau....
Le voyage a commence par Bangkok et quelques jours chez nos amis expats Marc et Yvonne. Que dire de Bangkok si ce n'est que du bien, lorsque c'est vu au travers des lunettes d'un expat? Accueil de roi, appart de roi, massages de roi, mets delicats, superbes filles a chaque detour de rue, restos grandioses a faire palir les plus hypes de nos grandes capitales europeennes, shopping de luxe ou les fanas des grandes marques peuvent depenser une annee ou plus de salaire.... la vie parait si simple ici quand on a de l'argent.
Tout cela cotoie bien entendu le sordide des bordels que frequentent encore malheureusement bien des touristes... mais ce n'est pas le Bangkok que nous avons vu cette fois...
J'attends avec delectation notre passage de retour chez Marc... les conversations sont toujours aussi enrichissantes, on ne se lasse jamais de refaire le monde avec lui autour d'une bonne biere, en ecoutant de la bonne musique.
Apres 3 jours passes dans ce petit paradis de luxure et farniente, nous voila parti en avion pour le Myanmar, plus connu sous le nom de Birmanie.
La Birmanie, je l'attendais depuis des annees, traquant l'occasion qui me serait offerte de tracer ma route jusqu'ici...et bien voila! Here we come!
Cette attente, bien que remplie de curiosite et d'excitation - on connait si peu la Birmanie - etait aussi empreinte de beaucoup d'apprehension... Qu'allais-je trouver dans ce pays si pauvre, si ferme et opprime, loin du champ de vision des cameras internationales et hors d'atteinte des medias trop curieux?
Je parlerai peu de politique ici, cela serait s'aventurer dans des eaux bien troubles... Les rares Birmans qui vous parlent, ne font que chuchoter en regardant inquiets autour d'eux pour s'assurer qu'aucune oreille espionne ne les ecoute... Des lors, un simple regard complice et ils savent que vous savez et que vous comprenez...
Pas question de telephone mobile ici, tres tres peu d'internet -et seulement a certaines heures de la journee- messageries bloquees, tous les moyens de communication sont limites et surveilles.. Y compris les routes, truffees de barages, pas question de mettre son nez n’importe ou ! De meme, pas de cartes de banques... embargo total.. vous prenez votre petit paquet de dollars en quittant Bangkok et vous esperez tres fort qu'aucune tuile ne vous tombe dessus en cours de route...
Nous sommes arrives a Yangon, la capitale mercredi 1er novembre tot le matin. Une fois les controles de douane austeres passes, nous voila dans la premiere guesthouse trouvee avec un seul objectif en tete: etablir notre itineraire. Vers ou aller, que visiter et par quels moyens y arriver?
Premiere regle: parler aux rares touristes que vous rencontrez pour collecter leurs impressions et conseils avises. En l'occurence, cette fois, ce fut un neo-baba-cool anglophone qui venait de 5 mois passes en Chine et etait base a Yangon depuis plus d'une semaine. Si interessant que ca Yangon pour y demeurer tant de temps? Eh bien non! Certes, Yangon vaut le coup d'oeil mais les deux raisons principales de son immobilisme etaient: (1) des innondations terribles qui ont touches tout le nord du pays, detruit sans doute des centaines de maisons, tue des dizaines de personnes et coupe les routes. (2) raison bien plus rejouissante: le festival des ballons, fete religieuse boudhiste qui dure une semaine entiere et devient la preoccupation principale du pays entier... y compris les chauffeurs de bus...
Verdict: ne pas esperer pouvoir quitter Yangon dans les 4 prochaines jours!
C'est donc ici que s'applique la deuxieme regle de base : ne pas desesperer : meme quand tout semble foutu ; rien n’est jamais perdu !
Carlos a passe son apres-midi a negocier avec des gens de la rue une camionnette et un chauffeur, rameuter les gens qui voulaient aussi partir pour tenter de la remplir, checker les trains, etudier tous les itineraires possibles du Lonely Planet... pour finalement trouver in extremis deux billets d’avion pour Heho. On n’a jamais aussi envie de quitter un endroit que quand on vous dit qu’on ne peut pas ! Reste plus qu’a etre certain qu’on vole avec la bonne comapgnie (la nationale a accumule 8 crashes ces 6 dernieres annees) et a moi a prendre mes calmants pour oser monter dans la carlingue...
L’aeroport ressemble a une salle de classe avec des balances de pharmacien pour peser les valises... que de toute facon personne ne pese ! A voir le detecteur de metal, je ne pense pas non plus que les mesures de securite anti terroristes sont arrivees jusqu’ici...
De Heho, on a pris un « shared taxi » pour Yaunghwe, petite bourgade paisible et fraiche car situee a 900 m d’altitude. On y a trouve notre petit chez nous. On y vient tous les soirs manger a la table d’hotes ou se rassemblent les backpackers des 4 coins du monde, et ou la maitresse de maison vous traite comme ses enfants. Pour l’equivalent d’$1, elle vous mitonne des plats exquis qu’elle cuisine pour sa propre famille. Ici, loge egalement un groupe de Japonais, entierement invites par la patronne, qui sont de passage pour construire les ecoles que le gouvernement omet de financer. Beaucoup des universites ont egalement ete fermees il y a qq annees... il ne fait pas bon d’etre un intellectuel dans ce pays...
Notre voyage n’a pas encore ete de tout repos ; chaque jour apporte sa nouvelle experience. Hier ce fut le reveil a l’aube pour naviguer sur le lac Inle, aujourd’hui reveil avec les poules pour partir a Taunggyi et sa fete des ballons, demain ce sera une randonnee en velo vers les villages plus recules. Ne pensez pas que je me suis mise au sport, mais la conduite de vehicules motorises est interdite aux etrangers... on ne sait jamais ou ils pourraient se perdre....
Le lac Inle est un lac de 50 sur 7 km, habite par un peuple singulier... Repousse du Sud, car vaincu lors d’une guerre, et sans plus de place dans les montagne du Nord, ils ne trouverent exil que sur ce lac ou ils construisirent de veritables villages sur pilotis qu’on traverse en pirogue. Quasi entierement autarcique, ils agrementerent meme leurs maisons de jardins flottants ou se cultivent multitudes de fruits et legumes, dont les tomates, qui, a certaines periodes de l’annee, nourrissent le pays entier.
Ils se deplacent bien evidemment en pirogues qu’ils manoeuvrent de coups de rame habiles avec... leur pied ! D’une jambe, ils enroulent la rame, ce qui leur laisse les mains libres pour pecher... astucieux !
C’est aussi sur ce lac que se trouve le monastere ou les moines boudhistes on appris aux chats a sauter dans des cerceaux... ce qui donne un spectacle assez amusant.
On a recontre egalement les fameuses femmes girafes avec leur 6 kg de collier de bronze etincellant autour du cou... Elles arborent fierement leur costume traditionnel fait de bronze pesant autour du cou, des bras et des jambes, bronze qu’elle ne pourra plus jamais enlever mais qu’elles portent par choix puisqu’on leur a demande leur avis a l’age de ....7 ans !
Aujourd’hui, lever tot et depart en pick-up pour la ville la plus proche, a environ une heure de route, une vingtaine de personnes dans l’arriere du pick-up, qqunes a l’avant, une autre grosse poignee sur le toit, et le restant debout sur le pare-choc arriere...en avant pour Taunggy !! Ensuite bus local ou il n’y a meme plus besoin de se tenir ; on est tellement serres qu’il faudrait presque decouper la tole pour nous desincarserer.... Arrivee au monastere ou se celebre la tres veneree fete des ballons !
Cela ressemble a la foire du midi puissance mille avec les grands roues et carrousels bricoles et manuels. Des dizaines et des dizaines de cahutes sont la pour accueillir les joueurs et parieurs venus en famille endimanchee.
Vers midi se rassemblent sur un terrain vague un bon millier de personnes qui dansent et chantent pour donner aux ballons leur chance de s’envoler.
Les ballons se sont en fait des sortes de montgolfieres sans nacelle, cousues main representant des oiseaux, coqs, etc. Ils chauffent l’air interieur a l’aide torches et puis laissent le ballon partir dans le ciel avec attache a lui un espece de brasier.... Nombre d’entre eux prennent feu en l’air et retombent sur la foule... heureusement les valeureux pompiers sont la avec leurs maigres seaux d’eau....
Les gens ici sont incroyables ; extremement humbles, extremement souriants, serviables et respectueux. Aucune mendicite non plus, meme quand vous tenter de leur faire un cadeau, ils vous en font un en retour.
C’est malheureusement assez difficile de communiquer, peu de gens parlent anglais... on a notre petit guide conversation avec photos (merci Serge et Line !)... et on se debrouille...
Apres demain on part a Mandalay... a 15h de bus, on vient de nous dire aue les bus etaient tous full... on va passer a la regle numero 2 !
C’est malheureusement assez difficile de communiquer, peu de gens parlent anglais... on a notre petit guide conversation avec photos (merci Serge et Line !)... et on se debrouille...
Apres demain on part a Mandalay... a 15h de bus, on vient de nous dire aue les bus etaient tous full... on va passer a la regle numero 2 !
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