dimanche 12 novembre 2006

Carnets de route : Myanmar #3

Waow, Waow, Waow!!! Voila en trois mots ce que nous inspire la Birmanie… Fatigues mais combles serait une autre faconde résumer la situation…
Apres avoir fait nos aux revoirs a notre “petite mama” aux bons plats de Naughwe et nous être délestés d’une quinzaine de kilos de vêtements pour les enfants des villages environnants, nous sommes partis sur Mandalay.

Mandalay est la deuxième plus grosse ville du pays. Apres le lac Inle, ses maisons en bambous sur pilotis et ses pirogues paisibles, c’est le choc du bitume et de la circulation !
Pour arriver a Mandalay, on avait deux possibilités : 15h de bus sans compter les pannes, arrêts et autres inconvénients habituels…ou…25 minutes d’avion. Pour le même prix, on n’a pas hésité longtemps : les routards ne sont décidément plus ce qu’ils étaient !
L’aéroport de départ à Heho est toujours aussi délirant. Un petit comptoir en bois vous attend ou vous sera distribue un autocollant a mettre sur son T-Shirt en guise de carte d’embarquement, une dizaine de personnes s’affairent autour de vous pour vous débarrasser de vos bagages qui disparaissent comme par enchantement pour réapparaître miraculeusement a l’arrivée. Pas de tableau d’affichage, vous attendez étendu sur la pelouse faisant face a l’aéroport ; quand vous entendez un avion atterrir, il y a de fortes chances que ce soit le votre ! Pas besoin non plus de détecteur de métal ; un petit sas a rideaux fait parfaitement l’affaire… sauf que j’y ai attendu bêtement, personne n’est jamais venu me fouiller… de toutes façons, qu’est ce qu’un terroriste viendrait faire dans ce coin perdu ?
A l’arrivée, autre lieu, autre ambiance… On atteint l’aéroport international de Mandalay (pourquoi international ? Parce qu’un petit coucou en provenance de Thaïlande y atterrit chaque semaine). L’aéroport est tout récent et brille comme un sou neuf. Quand on débarque les employés se précipitent pour allumer les lumières, faire tourner les tapis roulants et réveiller les contrôleurs de passeport. L’aéroport semble 10 fois trop grand pour le trafic aérien qu’il accueille… mais un statut d’aéroport international ça se mérite !
Comme dans toute la Birmanie, Mandalay n’échappe pas aux problèmes quotidiens de fourniture d’électricité. Par exemple, notre guesthouse était approvisionnée un jour sur deux… il y a les jours avec et les jours sans… on s’organise !
Mandalay nous a donné l’occasion de ralentir le rythme, observer les gens, et comme souvent quand on prend le temps, de faire de belles rencontres !
Alors qu’on était partis pour contempler le coucher de soleil du haut du Mandalay Hill, on s’est fait accoster par deux jeunes moines voulant « pratiching their ingliche » (avec l’accent c’est toujours mieux !)
Etant partie dans de grandes conversations avec l’un deux, je me suis perdue en chemin sans argent, sans passeport, sans adresse, sans guide et surtout sans la moindre idée d’où je me trouvais ! Heureusement le second moine resté avec Carlos nous a retrouvé au bout d’une bonne heure. Pour le remercier, on l’a ramené en taxi à son monastère et lui nous a invité à passer le voir le lendemain.
Le lendemain nous sommes arrivés en pleines heures de cours auxquels on a été invité a participer : un vieux moine donnant la leçon d’anglais a 3 jeunes moines sages et attentifs. Le seul hic c’est que ce vieux moine parlait un anglais incompréhensible avec un accent de buffle birman et plein de fautes grammaticales basiques. Ne voulant pas lui faire perdre la face devant ses jeunes élèves plein de respect et d’admiration ; on a eu toutes les peines du monde a ne pas éclater de rire et faire semblant de capter ce qu’il tentait de nous dire. On s’est retrouve Carlos et moi a devoir lire des textes a voix haute pour la classe, textes tirés d’un bouquin que toutes les grandes écoles occidentales utilisent pour enseigner l’anglais… du moins c’est ce dont le moine était persuadé… J’étais triste de voir sa tête quand Carlos et moi lui avons dit qu’on n’avait jamais vu ce livre de notre vie…
Apres avoir pris le thé, discuté avec tout le monde et visité le monastère toute l’après midi, on s’est donné rendez-vous pour le lendemain matin, moment de l’aumône que connaissent tous les villes et villages a majorité bouddhiste.
Par souci de se détacher de tout besoin matériel, les moines bouddhistes ne sont autorises a posséder que bien peu de choses : leur majestueuse toge couleur safran, une paire de sandales, un livre, une ombrelle pour se protéger du soleil et un grand bol utilisé pour le riz qui leur servira de repas pour la journée. C’est avec ce bol que les moines défilent en silence au lever du soleil pour y collecter le riz et autres curries ; plats que les familles préparent et distribuent a chaque moine passant faire l’aumône. De retour au monastère vers 7h du matin, les moines se repartagent la nourriture pour un grand déjeuner. On les a suivi et partagé le repas avec eux… Souvenirs magiques de ces grandes ombres couleur safran qui défilent en silence dans la brume du matin….
Apres Mandalay, ce fut le départ pour Hispaw, 9 heures de bus au milieu des caisses d’oignons qui empestent l’atmosphère…
Hispaw est une petite bourgade tranquille perchée au milieu des montagnes du Nord et on s’y sent drôlement bien ! Chaque personne a son surnom : Mister Book le libraire, Mister Bean le marchand de légumes, Mister Coffee, le coffee shop, Mister Rush, le serveur, etc.
De Hispaw on a fait un trek de 2 jours, a 2, Carlos et moi, à la rencontre des villages shan, peuple vivant dans les plaines et cultivant fruits, légumes et riz, et villages Palaung, peuple vivant dans les montagnes et cultivant le thé et le riz de montagne, plus gluant.
Les paysages qu’on a traversés sont hallucinants ; des rizières en terrasse, des champs de Mais, des fleurs de toutes les couleurs, des femmes qui travaillent couvertes du traditionnel chapeau chinois, des petits kets qui chevauchent des buffles… tout cela entouré de montagnes que se partagent plantations de thé et jungles.
On est reste la nuit chez le chef du village Palaung. Soirée festive arrosée de Rice Wine avec notre guide et petit tour a « The place to be » locale : le Karaoké. Le prix d’entrée est fixé en fonction de votre envie de chanter ou pas. Tout le village est rassemblé devant la seule tele existante. Le lendemain matin, a peine le premier gloussement de coq terminé, tout le village est déjà en activité et prêt a partir aux champs.
Les Birmans sont d’une douceur et gentillesse incroyable. Ils sont d’une pauvreté sans nom et désespérés ; (un Birman nous disait « We are hopeless that the situation will ever change. Government has weapons, if you do something against it, they won’t hesitate do kill you »), mais n’en restent pas moins chaleureux comme personne.

Toujours très timides au premier abord, ils finissent toujours par sortir de leur poche un magnifique sourire qui semble tellement plein de sincérité qu’il vous chavire le cœur…
On est de retour pour deux petites heures a Mandalay (le temps d’écrire ces quelques lignes). On a partage un taxi avec un Français sympa rencontré a Hispaw et sur la route depuis quelques mois…Ce soir, avion pour Yangoon (j’ai peur !) et ensuite journée de bus, pick-up et ferries pour la plage et ses villages de pêcheurs…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Formidable journée à chacun des contributeurs de cette communauté ,

Pour débuter , donnez-moi l'occasion de vous montrer ma gratitude pour toutes les très intéressantes connaissances que j'ai trouvées sur cet imposant forum.

Je ne suis pas certaine d'être au bon endroit mais je n'en ai pas trouvé de meilleur.

Je demeure à Minnedosa, canada . J'ai 40 années et j'élève deux très gentils enfants qui sont tous âgés entre 5 et 16 années (1 est adoptée ). J'aime particulièrement beaucoup les animaux et je fais de mon mieux de leur présenter les articles qui leur rendent la vie plus agréable.

Merci d'avance pour toutes les très intéressantes discussions dans le futur et je vous remercie surtout de votre compassion pour mon français moins que parfait: ma langue maternelle est le mandarin et je fais de mon mieux d'apprendre mais c'est très ardu !

A une autre fois

Arthru