lundi 18 février 2008

World Trip # 24: Tibet, colonie chinoise ensanglantée (part II)

[...]
Emancipate yourselves from mental slavery; none but ourselves can free our minds.

Have no fear for atomic energy, 'cause none of them can stop the time.


How long shall they kill our prophets, while we stand aside and look?

Some say it's just a part of it: we've got to fulfill the book.


Won't you help to sing these songs of freedom?

'Cause all I ever have: Redemption songs.

Redemption songs...

Bob Marley, 1980


Lever 4 h du matin, départ en bus pour la frontière tibétaine avec le groupe que je ne serai plus autorisée à quitter d'une semelle pendant 8 jours.

Tout le monde est à moitie endormis, emmitouflés dans ses couvertures en laine de yack. Je ferais bien de même si Malcom, l'Anglais, ne s'obstinait pas à me faire la conversation.

Malcolm a passé la soixantaine. A pas même 50 ans, il s'est dit "J'ai fini d'élever mes enfants, avec une maigre retraite, je pourrais partir voyager dans les pays d'Asie bon marché, donc, pourquoi ne pas arrêter de travailler?".

Question qu'on se pose tous,… sauf qu'on ne décide pas tous d'arrêter effectivement de travailler. Bien vu Malcolm!

Arrivée fin de matinée au "friendship bridge", on est 13, et personne ne s'est encore réellement adressé la parole; apparemment tous aussi ravis que moi par l'idée de voyager en régiment…. Quelque part, c'est bon signe!

Notre bus doit s'arrêter pour cause d'embouteillage à plus d'un kilomètre du poste frontière; devant nous, c'est un enchevêtrement de camions et voitures. On traverse donc difficilement à pieds et sac au dos un flux chaotique de transhumance humaine ; les Népalais débarquent en masse pour faire leurs emplettes de produits chinois moins chers.

J'observe avec découragement les 500 mètres de file de personnes attendant debout sous le soleil… depuis combien d'heures?... quand quelqu'un m'avertit qu'il y a une queue pour les Népalais, et une pour les autres. Ouf!

On passe devant… gênée quand même de profiter d'un avantage purement lié à ma nationalité (comme si c'était le seul…), tout ce que je trouve à faire est un petit signe idiot de la main "Désolée les gars!"…

Questionnaire médical. On n'entre pas en Chine malade; si on vous trouve le teint un peu pâlot, vous passez directement pour un check-up chez l'officier-médecin.

J'étouffe ma toux tenace et offre mon plus beau sourire…. C'est bon! J'ai mon cachet sur mon permis officiel!

Du côté tibétain nous attendent nos 3 jeeps. On nous demande de choisir nos compagnons de voyage… Ce qui m’est égal, vu que je connais personne!

Et 6ième sens aidant sans doute, on formera de façon naturelle, ou plutôt surnaturelle, un groupe de 6, pour s'apercevoir qu'on est tous les 6 des voyageurs de longue durée solitaire… on a dû le sentir.

Maintenant, va arriver le moment de vérité: avec de tels tempéraments, et l'obligation de vivre en promiscuité si longtemps, on va soit vite se détester, soit s'adorer.. et heureusement, ce fut la seconde alternative qui s'imposera. Après 8 jours, à Lhassa, enfin libres pourtant de nos mouvements, on était devenus inséparables!

Il y a moi; Malcolm, déjà présenté; Stacy, la Canadienne, maquilleuse de Top-Models, en pause et fuite sentimentales d'un an d'avec son boyfriend; Kathryn, l'Australienne, future Ingénieure, en pause académique pour voyager; Kiev, ancien trader à Londres qui planifie de s'installer au Japon ou en Australie au terme de son année de voyage. Pour y faire quoi? Je t'en pose des questions moi?!; et Sebastian, l'Argentin, ancien professeur de Yoga à Buenos Aires, il enseigne maintenant au fil de ses rencontres, s'installe, et puis repart, sans cesse…

On fait dans la foulée la connaissance de notre guide; Tenzin, que l'on rebaptisera définitivement Matrix car toujours habillé de noir et perfecto.

Tenzin est Tibétain: une chance inouïe; on aurait pu se coltiner les explications censurées, ou au mieux édulcorées d'un guide chinois!

Tenzin a la vingtaine et est orphelin de mère; cette dernière étant morte en Inde après avoir accompli le rêve de sa vie; rencontrer le Dalaï-lama. Le voyage, à pieds, l'a mortellement épuisée.

Tenzin rêvait de devenir médecin, il est devenu guide. Médecin est un métier trop ambitieux pour un Tibétain. Il a passé une année de sa (encore courte) vie en prison pour le tatouage qu'il porte sur l'épaule droite: "Clean Tibet".

Il rêverait de vivre ailleurs, n'importe où, mais ailleurs; les autorités chinoises en ont décidé autrement et l'ont menacé de faire croupir son père pour le restant de ses jours en prison si elles apprennent qu'il a quitté le territoire.

Arrivée dans la première grosse ville, Tenzin nous propose de changer le programme et rester dormir sur place car il y fait moins froid qu'en altitude.

On dort en dortoir. Pas la peine de chercher la douche, il n'y en a pas; pas la peine de chercher la chasse, il n'y en a pas; tout simplement pas la peine de chercher l'eau pour se brosser les dents, il n'y en a pas.

Je me rends sur Internet essayer des sites aussi innocents que Facebook ou d'informations: censurés. J'apprendrai plus tard d'un Américain comment contourner les interdits via des sites pirates.

Rentrant bredouille de ma pêche infructueuse aux e-mails, je me fais happée par un jeune type. Je baisse la garde quand je vois qu'il tient dans ses bras un adorable bambin de 2-3 ans. Il me propose de venir m'assoir à côté de lui pour papoter… J'ai rien à perdre, je m'exécute.

Il est Tibétain, chauffeur de camions, et m'explique à quel point la vie est difficile depuis que les Chinois ont pris possession de la ville qu'ils dominent désormais à 98%. C'est aussi à eux qu'appartiennent tous les business. Il me relate, comme toujours malheureusement, les horreurs chinoises. Enfant, il vivait dans un village caché dans les montagnes. Un jour, l'armée chinoise a débarqué, détruit son modeste petit monastère, et s'est approprié les maisons adjacentes. Quelques-uns ont résisté…pas longtemps… le temps que prend une mitraillette chinoise pour se mettre en action quand on appuie sur sa gâchette. Son père fut de ceux-la : Résistant 15 minutes avant de s'écrouler mort.

On parle avec tristesse une bonne heure de la situation du Tibet lorsque son visage s'obscurcit davantage; deux Chinois se sont arrêtés à notre hauteur, et sont en mesure d'entendre nos propos. Fin de la conversation. Je change rapidement de sujets vers des banalités, et lui fait un au revoir chaleureux.

Comme tout bon voyageur déguise toujours ses adieux en aux revoirs pour que ce soit plus supportable (j'en ai pris l'habitude maintenant), il me dit "Certainement qu'on se recroisera quand tu reviendras au Tibet, je t'inviterai chez moi et te présenterai ma famille". "Oui, j'espère qu'on se recroisera, que ton fils aura grandi et qu’il pourra me crier haut et fort qu'il vit enfin libre et en paix". Pas besoin d'en dire plus, on s'est compris.

Je ne connais même pas son prénom, ou peut-être ai-je oublié qu'il me l'a dit, mais peu importe; il est mon meilleur ami du jour, et même s'il fait froid à l'extérieur, son récit et la confiance que cela supposait de me le relater ont fait monter la température de mon cœur de plusieurs degrés Celsius... la rage aussi sans doute...

Le lendemain, on passe de moins de 3000 mètres à 5300 mètres d'altitude. Plus de 2 kilomètres de dénivelé en quelques heures, l'idée de Tenzin de loger en basse altitude n'était pas si bonne que ça...

On est 6 dans la jeep, dont 4 (moi inclus) souffrent du mal des hauteurs: migraines, nausées, toux. Je veux sortir prendre l'air frais quand je me rends compte que je ne parviens même plus à tenir sur mes jambes.

Les symptômes du mal de l'altitude proviennent d'œdèmes qui se forment dans les poumons et/ou le cerveau. J'ai du mal à respirer, et l'idée d'une poche d'eau qui envahit ma cervelle m'étouffe davantage encore.

Je fais l'effort de prendre quelques photos de ce paysage à couper le souffle (c'est le cas de le dire) avant de m'enfoncer dans mon siège car tout tourbillonne autour de moi.

On redescend vers notre prochaine destination; un autre dortoir, sauf qu'ici, outre la douche, la chasse, et l'eau, pas la peine de chercher les toilettes, c'est un simple trou creusé dans la terre.

J'ai l'impression que mon crâne va éclater en mille morceaux, mais cela ne m'empêche pas d'avoir la bougeotte et d'aller visiter la ville; toujours les mêmes artères démesurées, toujours les restaurants et magasins chinois, mais, assis en tailleur sur les trottoirs, des dizaines, des centaines de Tibétains vêtus de peaux de bête qu'on doit enjamber en train de partager le thé au beurre conservé dans des thermos de fortune. J'irais bien m'assoir avec eux si je parvenais à ouvrir les deux yeux en même temps, chose impossible tellement la lumière m'aveugle et me fait mal.

Je claquerai à nouveau des dents toute la nuit; je suis la seule à ne pas avoir emporté un sac de couchage dignes des expéditions polaires, ou plutôt de l'Everest. C'est vrai que finalement on n'en est pas loin; dans la deuxième passe qu'on a franchi, on a pu admirer son sommet. Le gouvernement est en train d'y faire terminer une quasi autoroute qui grimpe jusqu'à son camp de base pour y faire porter la flamme olympique.

Un paysage défiguré de plus pour la fierté chinoise. Bientôt, ce sera peut-être Disneyland la haut; les hordes de touristes pourront s'y faire photographier entre une flamme olympique en plastique et le portrait de Mao.

Lever très tôt, d'autant plus tôt que depuis qu'on a quitté le Népal, on s'est tous mis à l'heure de Pékin, pourtant situé à plus de 4000 kilomètres à l'Est de Lhassa.. Mais comme le restant de la Chine, le Tibet vit entièrement à l'heure du pouvoir dictatorial de la capitale chinoise. Ca vous rappelle chaque jour alors que le soleil se lève, certes toujours à l'Est, mais à passé 10 h du matin, qui tient les rennes du pouvoir....

Petit déjeuner sans surprises ; ce sera toujours le même pendant 8 jours, omelette insipide. J'ai pas l'habitude de déjeuner mais ici j'avale n'importe quoi du moment que c'est chaud…


La route est un désert de montagnes, on aurait du mal à croire que la vie existe si on ne croisait pas de temps en temps des troupeaux de yacks, et des chars du moyen-age dirigés par des Tibétains en costume traditionnel fait de peaux de bêtes et ceintures multicolores. Dés leur plus jeune age, les Tibétains ont le visage brulé par le froid, ce qui leur laisse à tout jamais des meurtrissures roses vifs sur les joues.

Notre convoi de 3 jeeps s'arrête en plein milieu de ce désert pour un besoin urgent… lorsqu'un Tibétain, surgi de je ne sais où, colle sa tête contre notre vitre. Il reste inerte plusieurs minutes à nous observer comme si nous étions des aliens débarqués tout droit de la planète Mars. N'a-t-il jamais vu d'Occidentaux ? On lui fait des grands gestes et sourires amicaux qui ne parviennent pas à générer la moindre émotion sur son visage. Veut-il de l'argent ? La réaction un peu stupide mais naturelle ; quelqu'un lui tend un billet par la fenêtre qu'il repousse immédiatement en balbutiant quelques mots… Dalaï-Lama… Il veut un portrait du Dalaï-Lama !

Personne n'est au courant de mes publications de ce dernier mises à l'index chinois, et introduites en fraude dans le pays. Je sors chercher mon sac dans le coffre d'une autre jeep ; dans un de ces bouquins il doit bien y avoir un portrait du Dalaï-Lama ! En effet, j'arrache la page et lui tend.

A la vue de ce portrait, des larmes coulent sur son visage… moi, pensant à toute la signification que cette simple photo porte en elle ici, j'ai du mal a contenir les miennes… Je lui ferais bien un grand « hug » à l'américaine si c'était d'usage dans les coutumes tibétaines, mais ce n'est pas le cas, donc je reste là, immobile, à le regarder aussi émue que lui pendant de longues secondes…

Tenzin ruine la magie du moment en débarquant furieux : « C'est bien ce que tu viens de faire Gaele, mais tu es complètement inconsciente ! Est-ce que tu sais que les espions sont partout ? Les Chinois se font parfois passer pour des Tibétains pour traquer ce genre d'infraction, même les touristes risquent gros ! ». Ok, mais si c'était à refaire, et revivre ce que je viens de vivre, je le referai sans la moindre trace d'hésitation…

Dans la voiture, les commentaires à mon égard oscillent entre les félicitations et les accusations de faire prendre risques inutiles à tout le monde.

Au stop suivant, Tenzin vient me demander discrètement : « le livre dont tu as extrait la photo, est ce que je pourrai te l'emprunter ? »…

Si je l'ai emporté, c'est bien pour ça ; une fois à la guesthouse, j'emballe donc la biographie du Dalaï-Lama de plusieurs sachets en plastique masquant sa couverture, et le remet à Tenzin aussi discrètement qu’on passerait de la cocaïne en contrebande.

Autre nuit gelée, j'ai maintenant trouvé de quoi diminuer sensiblement mon inconfort en remplissant des bouteilles en plastique de thé brulant, et en les maintenant contre moi jusqu'à ce qu'elles soient glacées elles aussi. Ma bouillotte artisanale me permet quelques heures de répit et de sommeil.

C'est une astuce que m'avait suggérée Renato, le Brésilien d'origine italienne du groupe. Renato est un personnage haut en couleurs. Il débarque tout droit de Sao Paulo pour visiter le Tibet avant de s'envoler pour de bon vers l'Irlande chercher du travail. Il ne parle pas un traitre mot d'anglais, ce qui lui vaut d'être la risée du groupe qui se paye tendrement de sa tête quand il tente vainement de baragouiner quelque chose. Le seul autre voyage qu'il ait fait était aux Etats-Unis avec son père ; ils sont restés la semaine entière dans leur chambre d'hôtel à commander des pizzas margherita par téléphone parce que c'était la seule chose qu'ils savaient dire…

A deux, on parle un mélange de français, espagnol, portugais et Sebastian qui fait la traduction. Renato veut apprendre l'anglais pour comprendre les chansons d'Elvis… si c'est pas romantique ! On a beaucoup d'affection l'un envers l'autre, et je suis impatiente de le revoir en Europe quand il parlera couramment anglais avec un accent irlandais incompréhensible.

Le lendemain, je demande à Tenzin s'il a eu l'occasion de jeter un œil au bouquin, il me répond qu'il en a fait la traduction à voix haute toute la nuit pour nos 3 chauffeurs tibétains. Je lui dit de le garder pour d'autres lectures à d'autres Tibétains; il m'explique que ce serait trop dangereux pour lui.

L'histoire est toujours écrite par les vainqueurs.

Dans les guesthouses, des piles de brochures publiées par le gouvernement à l'attention des touristes vantent les mérites de l'armée chinoise qui a « libéré » le peuple tibétain, du système éducatif de haut niveau, et de la prospérité que connait maintenant la région. Ils oublient de mentionner que cette « prospérité » ne profite qu'à l'envahisseur.

Tout ça génère des conversations entre nous le soir ; certains autres voyageurs pensent que l'invasion du Tibet n'est pas une si mauvaise chose. Le Tibet était doté d’un pouvoir théocratique féodal par le passé (chose que le Dalaï-Lama actuel s'évertue à reformer dans son gouvernement en exil), et que la région est maintenant pourvue de routes praticables et cités modernes. Pourtant, en détruisant les villes et en les reconstruisant à leur image, la Chine a aussi détruit un patrimoine de l'humanité, sans parler de l’extinction lente mais certaine la culture tibétaine...

Et puis, a t-on le droit d’envahir et s’arroger un pays parce que l'économie y est faible et/ou le pouvoir en place ne vous convient pas ? Les Américaines ne feraient ils pas quasi la même chose en Irak ? Laissons faire gaiement et sans scrupules alors !

L'après-midi, on visite un magnifique monastère dans une ville dont j’ai honteusement oublié le nom. Autrefois, 8000 moines y coulaient des jours paisibles. Ils ont été remplacés (pour la plupart tués ou emprisonnés) par 600 moines chinois payés par le gouvernement pour entretenir le show touristique.

Dans la philosophie bouddhiste, les moines ne perçoivent pas de salaires ; ils vivent d'aumônes en quémandant leur nourriture à la population. Devoir mendier pour survivre fait partie de leur apprentissage de l'humilité.

Désormais, tout Tibétain qui souhaite devenir moine se voit obliger de signer un papier déclarant qu’il refuse complètement et définitivement l'autorité spirituelle du Dalaï-Lama.

On est également loin du faste d’antan ; comme bien des monastères, celui-ci a été pillé et volé de ses statues en or (apparemment abondant au Tibet). Certaines de ces statues qui faisaient la fierté des lieux ont été remplacées par des répliques en bois couvertes de peinture métallique bon marché.

Beaucoup de familles de pèlerins tibétains viennent encore en nombre, et parfois de très loin pour se recueillir dans ce monastère – relifté façon chinoise- munis de leurs traditionnels moulins à prières.

Quand je les croise, je les gratifie du « Tashi Delek », bonjour en tibétain. Souvent surpris d’entendre ces mots de la bouche d’une étrangère (ou peut-être simplement d’encore entendre parler tibétain), ils me répondent toujours avec un sourire rempli de générosité. Parfois, ils s’approchent et me serrent très fort le bras... comme pour mieux concrétiser le lien de fraternité qui devrait relier l'humanité entière...

Pourtant, quelle désolation ! quel viol ! quelle humiliation ! Je me demande quel sentiment d’injustice ils doivent ressentir en voyant ce que sont devenus leurs lieux de culte...

Lors de la visite, je remarque qu’un portrait, une photo récente, attire une foule de Tibétains émus et recueillis. Je demande à Tenzin de qui il s’agit ; il m’explique en chuchotant qu’il fut un Lama aimé du peuple, avec un peu trop de pouvoir, et qui a été assassiné l'année dernière. L'armée chinoise l’a enfermé dans ses propres toilettes. Ayant accès a l’eau vitale, il a mis plus d'un mois pour « enfin » mourir de faim. Aujourd’hui les Chinois ont posé sa photo sur une stèle face à ces mêmes toilettes où il a agonisé, gardée de deux vigiles chinois en uniforme, pour que les Tibétains puissent venir lui rendre hommage, et s'incliner face aux tueries chinoises par la même occasion... On est au comble de l’abominable !

Je sors, j’ai la nausée, j’ai envie de vomir. Je ne parviens plus à arrêter de trembler... de rage ou d'écœurement, je ne sais plus.

Quand je rejoins le groupe, alors que Tenzin nous fournit une dernière explication sur les symboles bouddhistes, un soldat n'appréciant sans doute pas sa face de Tibétain, s’approche de lui et le bouscule violemment. Dés qu’il a le dos tourné, Tenzin lui fait un bras d’honneur. Nerveusement, notre groupe éclate de rire. Le petit con de soldillon repartira la queue entre les jambes...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Gaele,
Vous ne faites que confirmer ce que j'avais entendu de la bouche d'autres voyageurs et de quelques journalistes courageux .Par ces temps de "jeux olympiques",il n'est pas bon de contrer l'idéologie chinoise ! Total respect pour votre acte de bravoure qui en effet aurait pu vous couter cher ,vous avez aussi permis de réchauffer des cœurs et des âmes si durement réprimés.
Oui,au Tibet, par le fait des gouvernants chinois,on atteint le comble de l'abominable;Il en est de même dans de plus en plus d'endroits sur notre"pauvre"planète...malheureusement! Courage Gaele, continuez votre voyage, les yeux et oreilles grandes ouvertes .Merci,d'accepter de partager avec d'autres
vos sentiments. Votre témoignage est important .Bonne continuation.nd