dimanche 3 septembre 2006

Carnets de route : Madagasikara # 1


Selamana !

Après une semaine de voyage intense (J'ai l'impression d'être partie depuis des siècles) me voilà enfin au premier village ayant un accès internet...
Enfin tout est relatif, il ne faut pas moins de 20 minutes pour ouvrir son compte hotmail...

Le village se trouve sur la côte ouest, côté canal du Mozambique et ressemble à un village de Far West, digne des plus beaux Lucky Luke...

Nous sommes arrivés Lundi dernier, à la sortie de l'avion nous avons partagé, un taxi avec Michel, un malgache sympa, marié à une française avec qui nous avons directement sympathisé,... Il nous a fait faire le tour de la capitale malgache et nous a présentés à lemama, alias John qui est finalement devenu notre guide et ange gardien durant cette semaine.
John, c'est un petit malgache rasta sympa, qui chante toute la journée des chansons du plus grand chanteur malgache de tous les temps, "Dada de Fort Dauphin".. Si vous n’avez jamais entendu parler, de lui.. moi non plus jusqu'il y a une semaine :-)

Nous sommes partis le jour même vers le sud ouest...Antsirabe (capitale du pousse pousse, taxi à traction humaine.. vraiment d'un autre siècle) et ensuite vers Miandrivazo, ville la plus chaude de Madagascar et point de départ pour la descente vers le fleuve tsiribinha...

C'est difficile de relater toutes les émotions, les couleurs, les odeurs et les ambiances parce qu'ici il n'y a rien de comparable à L’Europe... Aucun point de repère, et ce qu'on appelle "ville" ici ressemble plus à Astérix le gaulois qu'à Bruxelles ou même au plus paumé des villages belges..

Bref, nous voilà partis pour la descente en pirogue sur le fleuve tsiribinha.. 150 km.. et trois jours de pirogues sur un soleil de plomb... avec tentes, provisions (provisions ici = poules vivantes qu'on embarque avec et tue le soir pour la manger)
On voit de tout: Lémuriens, martin pêcheur, crocodiles (ici même les crocodiles sont gentils et ont peur de vous), hérons, serpents, mille pattes énormes, caméléons, etc. etc..et même un arc en ciel qui forme un cercle autour du soleil (vous avez déjà vu ça vous?)
Tous les villages dans lesquels on s'arrête et ou toute apparition de blanc (vazha est le terme pour les désigner ici) est un véritable évènement... Des dizaines d'enfants vous entourent, vous sourient,.. et c'est vraiment difficile de ne pas repartir avec l'un d'eux (si seulement la pirogue avait été plus grande ! :-))
La pauvreté est flagrante et dure à vivre.. la moindre boite vide de sardine qui vous laissez trainer deux secondes avant de la jeter est emparée par les gosses qui la lèchent pour terminer la moindre particule de nourriture que vous y auriez laissée...

Je n'ai pas bcp de temps pour donner les détails des villages mais les photos suivront..!

Le bout du fleuve nous menait à la réserve nationale des tsingy (patrimoine mondiale de l'humanité, et apparemment célèbre depuis que National Geographic en a fait une double couverture)... c'est vraiment vraiment époustouflant....

Les tsingy sont des formations calcaires autrefois au fond de la mer et qui se sont soulevées avec la tectonique des plaques terrestres. Ces plaques calcaires et poreuses soumises à l'acidité, des pluies ont été sculptées et forment des pics (vraiment très tranchants) d'une bonne centaine de mètres de hauteurs.... Vu du bas, on croirait faire de la plongée sous marine à ciel ouvert (certains descendants d'animaux marins, devenus amphibies y vivent toujours) , vus du haut, c'est une mer de pics avec des canyons de forêts....
(on a tout grimpé, avec baudriers (sais pas comment ça s'écrit) et traversées de ponts au dessus du vide.. c'est une expérience en soi)

Après toutes ces émotions, nous avons terminé, la soirée au bal de la gendarmerie locale.. je ne le décrirai pas mais vous laisserai deviner.. les musiciens sont payés par la vente de poules aux enchères avant le commencement des festivités...

Nous avons fini notre périple de façon luxueuse en 4 X 4 avec les pistes de terre rouges et les baobabs en guise de platane... 4 X 4 qui n'avait plus d'allumage (on se met tous à la pousser pour la faire démarrer), plus d'embrayage, un pneu crevé, (et évidemment plus de roue de secours, ce serait trop facile), plus de fenêtre, et plus de suspension (heureusement, il y a le système M, i.e.: système Malagache des gens inventifs: la suspension, c'est un morceau de bois de tamarin avec un chambre à air, le pneu on le regonfle avec un truc qui ressemble à un pompe à vélo, le liquide d'embrayage c'est un mélange d'eau et d'huile de Soya.. )

Aujourd'hui nous avons passé, notre journée à la plage avec deux français qui vivent à Mada et demain.. ben demain nous n'avons AUCUNE ide de ce que nous allons faire (le sud ou l'est.. ou peut-être bien rester un peu ici...)

Les distances sont longues... 50 km peuvent être parcourus en 3h si tout va bien... les routes sont mauvaises et les cyclones n'arrangent rien...

Je dois y aller.. on m'attend pour le repas du soir.. : Zébu (à prononcer dgibi). le bœuf local.. tendre et savoureux...

De grosses bises ensoleillées..

veloma !

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